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Toxcit'ink Liege

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Toxcit'ink Liege

Depuis sa création en 2013, les artistes que nous croisons au fil des conventions semblaient intarissables d'éloges concernant la convention wallonne. Liège a accueilli le 10 et 11 octobre dernier la troisième édition de sa convention, il était donc temps de nous faire notre opinion sur ce que Tox Cit'Ink avait dans le ventre.

Initialement organisée à La Fabrik, la convention s'est rapprochée cette année du centre de Liège pour investir la caserne Fonck, un étonnant exemple d'architecture militaire. Désertée de son régiment de cavalerie depuis 1998, des troupes de futurs architectes et d'étudiants en art croisent désormais férus de musiques actuelles dans les différents baraquements Outre-Meuse.

Dès l'ouverture, la convention commence vite et fort comme un Rock Out de Motörhead, et la longue file d'attente à l'ouverture des portes qui longe les murs en brique de la caserne annonce un week-end faste et des allées peuplées.

Du grésillement des machines des 120 artistes présents naissent des pièces dont tous les courants sont représentés, on constatera toutefois que le graphique et autres travaux illustratifs ont toujours le vent en poupe en Belgique. Seven Echek (Black Ship tattoo Family, Malo-les-bains), L'Andro Gynette (on the road), Mika'Graph (Charleroi), Le Hégarat (anciennement Paupiette, Londres), Marco Slo (Tit for tat, Lille), Anaïs B (Spa) ou Laurent Z (L'encre noire, Aix-en-Provence) auront une production assez attrayante dans ces domaines.

D'autres artistes étrangers tels que les canadiens Bert Monster (Tatouage Royal, Montréal, QC), Valday (Imago, Montréal, QC), Myriam Bolduc (Tattoo Shack, Québec) ou les anglais d'adoption du Lacemakers Sweatshop (Delphine NoizToy et Laurent Maïna) ont profité de leur passage en terre wallonne pour poser leurs signatures sur les peaux liégeoises.

L'affiche reste néanmoins à prédominance belge, on retiendra les travaux sortis des aiguilles de l'incontournable équipe bruxelloise de La Boucherie Moderne, La main bleue (Mons/St Ghislain), Amy Mymouse fraichement installée à Liège, Eva Mpatshi (Beautiful Freak), Fabian de Lucky 7 (Aywaille), Sky (L'art du point, Charleroi), le sang neuf de Deuil Merveilleux, Manouche Caravane (Bruxelles), Black Bird (Turnhout) ou Grizzly Inc dont Miss Sucette a crée l'affiche de cette édition.

Mais ce qui fait avant tout la grande force de la convention belge réside dans l'organisation et la qualité de l'accueil réservé aux artistes. Lors d'une interview, Benoît Poelvoorde disait de la Cité Ardente : "Si tu veux être heureux et bien accueilli, c'est chez les liégeois quoi !". A l'instar de Monsieur Manatane, JP, organisateur et également tenancier de la boutique liégeoise Grizzly Inc, sait recevoir ses convives.

Catering généreux, espace stand confortable, concours diffusés sur écrans géants, food trucks végan : que ce soit pour les artistes ou le public, les organisateurs n'ont pas ménagé leurs efforts, ce qui n'est pas sans rappeler sa cousine Arlon qui nous avait déjà séduit par ses qualités d'hôte. Une coïncidence expliquée par l'amitié qui lie Lou (organisateur de la convention d'Arlon) et JP, ce dernier ne se cachant pas d'avoir suivi les sillons de la convention frontalière et l'expérience de son taulier.

L'animation va quant à elle à l'essentiel en accordant la part belle aux concerts et aux concours de tatouage. L'espace live voit défiler sept groupes rock et cinq artistes hip-hop dans un espace annexe, un choix judicieux adopté encore une fois en vue du confort des tatoueurs.

Si les premiers contests auraient pu être agrémenté d'un prix Kamoulox compte tenu de l'inégalité qualitative des pièces présentées, une émergence de bonnes surprises survient notamment lors des concours pièces larges et des Best of day. Les prix crées par Laurent Viatour récompenseront des pièces allant du polynésien de Julien (Te Mana Tattoo, Montpellier), le solide old school de Mors (La Main Bleue, St Ghislain) au graphique épileptique de Jubs (Contraseptik, Strasbourg) qui a pris pour habitude de ramener les prix de la convention de Liège par brouette depuis sa première édition.

Le week-end se clôture par le Best of Show où Inal Bersekov (B.R.O. Tattoo, Verviers) empoche le prix de la meilleure pièce du week-end avec un portrait de Ray Charles, un joli coup pour le belge qui se souviendra de sa première participation à une convention.

Si le seul point noir concerne l'animation par la "petite voix" dont les commentaires évoquent la finesse d'un Bigard durant la quinzaine de la saucisse, l'organisation des conventions liégeoise et arlonaise demeurent un exemple à suivre sur ce format d'évènement et restent nos coup de cœur des conventions 2015. "Reviens gamin?" ça oui, on reviendra!

www.toxcitink.be