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Dirty Rasel

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INTERVIEW DIRTY RASEL

@pascalbagot

Influencé par les grands dessinateurs français, auteurs des aventures d'Astérix & Obélix et de Lucky Luke, George, originaire de Thessalonique en Grèce et connu sous le nom de Dirty Rasel, se consacre pleinement au tatouage depuis une quinzaine d’années. Si cette discipline lui a permis au début d'exprimer sa passion pour le dessin, elle est rapidement devenue son principal centre d'intérêt. Aujourd'hui, il s'inspire des univers de Tim Burton et de Hayao Miyazaki pour enrichir sa galerie de motifs aux couleurs éclatantes.

Peux-tu nous parler des influences graphiques qui t’ont accompagnées dès ton plus jeune âge ?

J'ai grandi avec les illustrations réalisées par certains des plus célèbres dessinateurs de bandes dessinées français comme Albert Uderzo (Astérix et Obelix), Morris (Lucky Luke), Peyo (Les Schtroumpfs) et, enfin, les créations de Walt Disney (livres et animations).

Est-ce qu'Astérix, Lucky Luke et Les Schtroumpfs sont célèbres en Grèce ?

Oh oui ! Les bandes dessinées étaient rares et chaque numéro que j'achetais à l'époque était précieux. Je regardais aussi des séries animées à la télévision.

Ces lectures t’ont-elles donné envie de suivre des études d'art ?

Enfant, je rêvais d'étudier les beaux-arts. D'un autre côté, le projet de ma famille était de poursuivre la carrière de mon père. Je n'ai donc pas étudié l'art, car la famille passe avant tout. Mais comme je l’ai dit, c'était mon rêve, et pendant de nombreuses années j'ai malgré tout dessiné seul à la maison, en étudiant l'art et en faisant des recherches sur différentes techniques.

Une des applications a été le graffiti, c’est bien ça ?

J'ai commencé à écrire mon nom sur les murs en 2003. Ma passion a toujours été de créer et de dessiner des personnages et non des STYLES. J'ai peint de manière légale et illégale, participé à de nombreuses expositions et festivals de graffiti ; je continue encore aujourd’hui. Comme on dit : les vieilles habitudes ont la vie dure.

Le tatouage est venu ensuite ?

Enfant, je travaillais dans le garage de mon père, souvent après l'école. Ensuite, comme je l'ai dit, j'ai étudié pour devenir mécanicien automobile. Un jour, j'ai senti que ce n'était pas pour moi et j'ai rencontré Kostas (Tzikalagias, fondateur du magasin Dirty Roses où travaille Dirty Rasel). Au début, c'était l'occasion de gagner ma vie. Puis, plus tard, j'ai réalisé que c'était une chance inespérée de rester proche de ce que j'aime le plus au monde, à savoir le dessin. Au cours des quinze années qui ont suivi, je dois admettre que le tatouage est devenu ma passion et qu'aujourd'hui, je ne peux tout simplement pas imaginer faire autre chose !

Tu as rejoint l'équipe des Dirty Roses après que Kostas t'a pris comme apprenti. Quel genre d'appréciation mutuelle de l'art et de la vie as-tu eu avec lui pour qu'il t'accepte ?

J'aime beaucoup cette question. Kostas et moi sommes des personnes différentes à bien des égards, qu'il s'agisse de nos origines, de notre style ou de notre culture. Mais nous avons certainement quelque chose en commun : nous respectons tous les deux l’expression artistique personnelle et l’individu derrière, de même que nous apprécions la beauté de l'art dans tous ses aspects.

Ta palette de couleurs se distingue par l’emploi de teintes vives. S'agit-il d'un héritage du street art et du besoin de capter l'attention du spectateur ?

C'est plutôt une question de goût personnel. J'aime les couleurs vives et j'aime les contraster avec des inspirations tirées des univers de Tim Burton et des films de Hayao Miyazaki, que j'apprécie beaucoup. J'aime ainsi les mélanger avec des motifs comme les chauves-souris, les insectes, les crânes et les ossements.

Comment le fait que les Grecs soient souvent exposés au soleil influence-t-il ton choix de couleurs ou l'utilisation du noir ?

La triste vérité est que les Grecs ont la peau foncée. Employer des contrastes élevés est une solution mais, malheureusement, le noir et le gris sont parfois la seule option. Et, s'il vous plaît, ne vous méprenez pas quand je dis «malheureusement», c’est tout simplement que mon style est plus difficile en noir et gris. Comme je mets beaucoup d'éléments dans mes compositions, l'utilisation de couleurs aide à séparer les détails et à clarifier leur lecture.

Préfères-tu les petites, moyennes ou grandes pièces ?

Je préfère les tatouages de taille moyenne parce qu'ils sont plus faciles que les tatouages de grande taille et en même temps plus compliqués que les petits.

La peinture sur toile est également un de tes moyens d’expression, avec lequel tu expérimentes d’autres possibilités et notamment celle d’utiliser une palette différente de couleurs.

C’est vrai. Lorsque je dessine sur une toile, j'utilise principalement des tons de terre. Une toile, tu sais, est censée finir par être accrochée au mur d'une maison, dans un bureau, etc. et je pense que l'utilisation de tons de terre, plus sûrs, s'intègre mieux dans l'espace et l’équilibre d’une certaine manière.

Quels sont tes projets pour 2025 ?

L'homme propose, Dieu dispose. + IG : @dirty_rasel @dirtyrosestattoo Dirty Roses Tattoo Studio Αλεξάνδρου Σβώλου 25, Thessaloníki 54622