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The Leisure Bandit - Tropicool Spirit

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The Leisure Bandit – Tropicool Spirit

Pur produit australien, c'est un peu le label que pourraient prendre ces tatouages colorés et solides. Leisure Bandit, cet étonnant tatoueur originaire de Perth produits ces motifs délirants et totalement « Aussie » depuis plusieurs années maintenant. Qui aurait pu croire que ce dernier encrait principalement du réalisme? Désireux de personnifier des animaux et leur donner ce twist 80's, il les pare d'accessoires coloré, Brodie Leisure, avec ses lunettes de soleil Oakleys vissées sur le nez quoi qu'il se passe, combat l'ennui. Mon nom est Brodie Leisure, je suis de Perth en Western Australia. Je tatoue depuis 10 ans. Je travaille au studio d'un ami parce que je voyage tellement à travers le monde qu'il m'est impossible d'avoir mon propre studio. C'est plus facile aussi pour moi ainsi. J'ai tout de même une place de résident qu'il me garde pour le moment. Je peux rentrer à la maison et me préparer pour le prochain voyage. J'essaie de voyager autant que je peux, heureusement l'an prochain avec un peu de chance je pourrai emmener ma femme avec moi en conventions !

Tu tatoues depuis 10 ans mais tu n'as pas toujours exécuté ce style New School ?

J'ai toujours voulu tatouer mais je ne savais pas comment m'y prendre. J'ai donc pris mon portfolio avec mes dessins d'école et je suis allé de studio en studio en ville. Autant te dire que je me suis fait dégager un bon nombre de fois et par chance quelqu'un a vu un peu de potentiel en moi et m'a pris sous son aile. Comme je faisais à l'époque un apprentissage de charpentier en même temps, je travaillais toute la semaine en tant que charpentier et ensuite le reste du temps comme tatoueur. Je devais bien être approximativement à 100 heures par semaines pendant trois ans. J'étais vraiment fatigué mais ça m'a déterminé à une certaine éthique professionnelle qui m'a aidée dans ma carrière au fur et à mesure. Je peux employer le temps que je passe en convention à réaliser autant de boulot que possible.

Tu as commencé il y a dix ans, quel était alors l'environnement pour un tatoueur ?

C'était tellement différent, il y a dix ans, bien plus dur quand j'ai commencé, on revient de loin c'est tellement mieux accepté à présent, quand j'ai commencé il y avait tous ces gars un peu voyou dans les shops tout le temps et tu n'as pas vraiment envie de dire le mauvais truc à la mauvaise personne, tu vois ? Mais maintenant, le tatouage ce n'est pas seulement cela c’est aussi beaucoup de choses super amusantes ! Tu as aussi dessiné le poster de la convention Austattoo Expo, comment est venue cette opportunité ? J'ai fait ce dernier en digital, avec un Ipad. Cela a été une grande boucle d'apprentissage pour moi, j'avais acheté un Ipad et trois jours après, l'organisation de la convention m'appelle me demande si je veux réaliser leur poster. J'ai répondu : « pas de problèmes, je peux le faire » alors qu'ensuite je me suis vite dit « merde, je ne sais pas du tout comment faire ça ! Je suis terrible avec les ordinateurs ». J'ai dû vite apprendre à faire ça correctement, en seulement quelques jours.

Depuis quand encres-tu ce genre de tattoo ?

Peut-être depuis trois ans maintenant. J'ai commencé par une peinture que j'ai réalisée en New South Wales (Etat de la côte Est de l'Australie). A cette époque je peignais pour un ami chez qui je logeais et je travaillais. La peinture représentait un dauphin avec une casquette à l'envers et des chaines en or, ça me faisait juste penser aux gens en New South Wales, il leur ressemble, c'était un peu ce à quoi ils ressemblaient. Mais bien sûr c’était une blague ! Ensuite, quand je suis rentré à mon studio, à la maison, un des artistes avec qui je travaillais partait et on s'est fait un « tattoo trade » (un échange de tattoo). Il m'a alors demandé ce fameux dauphin. Je me suis exclamé : « Mec, pourquoi tu veux ça ? Quoi ? », c'était vraiment une grosse blague à l'origine ! Mais franchement ensuite j'ai tellement eu de plaisir à le tatouer, avec tous les ombrages, le fond, et tous ces trucs fun, que j'ai eu vraiment envie d'en faire plus et j'adore ça ! Soudainement, c'est devenu de plus en plus populaire je pense et pour moi, c'était juste génial ! Quels sont les artistes que tu admires ? J'en ai trois en tête tout de suite ; Matt Curzon, Peter Lagergen et James Tex, juste pour ceux dont les tatouages sont tout simplement inspirants. Comment t'es-tu forgé un panel de couleurs comme celui-ci ? J'ai toujours utilisé ce type de couleurs mais peut-être pas dans ces extrêmes, plus ternes mais je ramène aussi ce style quand je travaille parce que quand je suis à la maison je fais principalement du noir et gris. C'est aussi la raison pourquoi j'adore voyager car j'ai alors beaucoup plus d'occasions de faire ce que j’aime.

Tu reviens de la convention de Nouvelle-Zélande, c'est l’une des meilleures au monde ! Tu as aussi réalisé une collaboration sur place avec un artiste tatoueur, peux-tu nous en dire plus à ce sujet ?

Oui, j'en reviens tout juste, la semaine dernière et moi et Stu Pagdin on a fait une collaboration sur les deux jours en combinant le style de tatouage de Stu, une sorte de New School Japonais. On tatoue un peu pareil tous les deux, dans le sens où on ne fait pas du tout le même style mais on travaille vraiment de la même manière. En plus on est amis depuis longtemps, du coup on pensait vraiment que c'était une bonne idée à réaliser ! La façon de procéder pour lui comme pour moi est vraiment similaire ; c'est juste des lignes épaisses et des couleurs solides, essentiellement comme tout fondamentaux du tatouage, une troisième couleur, c'est notre genre de tattoo. C'était vraiment sympa à faire, Stu et moi on n'avait jamais fait de collaboration avant et on ne savait pas du tout comment s'y prendre. Ce qu'on a fait, étant donné que lui habite à Adelaïde et que moi j'habite à Perth, c'est qu'on s'est réunis pour faire un brainstorming ensemble. On en est ressortis avec un paquet d'idées et ensuite on a attendu pendant quelque temps, comme on n’avait rien trouvé qui matchait réellement ensemble. On avait quelques idées mais on n’était pas vraiment convaincus par celles-ci. Finalement, je suis arrivé avec l'idée d'un Kappa (Yokai japonais) qui fait la fête et il a adoré et l'a dessiné seul puis on a ajouté le fond un peu fou, on lui a fait faire un Gin Tonic dans sa tête et on a ajouté une bouteille de Gin et tous les accessoires un peu tropicaux et des lunettes de soleil Oakleys sur la tête. C'était vraiment marrant et on voudrait bien le refaire peut-être même avec un plus gros projet, un front ou un backpiece. Ça devrait être assez dur à trouver, quelqu'un qui s'engage sur ce genre de collaboration un peu folle, mais on ne sait jamais, il y a pas mal de gens assez fous là dehors, et je pense qu'on pourrait en trouver...

Est ce que les clients Australiens sont vraiment ouvert à ce style un peu coloré et fun ?

Carrément, pas tant que ça à Perth, ils sont un peu plus sérieux là-bas mais sur la côté Est les gens sont vraiment intéressés pour se faire encrer des choses plus folles, des motifs rigolos et généralement, plus c'est vif mieux c'est. Est-ce que tu vas voyager en Europe ou en Asie l'année prochaine ? Je vais très certainement participer à la convention d'Hawaï et celle de Montréal en 2018, c'est en cours, à partir du moment où ma femme et mes enfants sont ok avec ça. J'y serai très certainement. J'essaie de voyager autant que je peux. Finalement, pourquoi tatoues-tu ? J'aime ça parce que j'ai la possibilité de m'exprimer au travers de mon art, que j'aime personnellement. Je ne me verrais absolument pas derrière un bureau de neuf heures à cinq heures, ça me rendrait fou. J'ai donc été assez chanceux d’ être au bon endroit au bon moment et de trouver le job que j'aime et j'en suis vraiment passionné. @theleisurebandit www.theleisurebandit.com.au/